La Commission européenne a entamé une réforme des zones défavorisées, zones éligibles à l’Indemnité Compensatoire de Handicaps Naturels (ICHN). L’ICHN est un dispositif de la Politique Agricole Commune, qui vise à soutenir le maintien d’une activité agricole dans les zones défavorisées par l’altitude, de fortes pentes, l’excès d’eau dans les sols et d’autres caractéristiques physiques du territoire. Ce dispositif se traduit par le versement d’une aide financière à l’hectare pour les éleveurs situés dans ces zones défavorisées, réduisant ainsi les différences de revenu qui perdurent entre les agriculteurs des zones défavorisées et ceux de régions plus propices à l’agriculture.
Une première carte des zones défavorisées a été créée en 1976. Le Perche ornais y figure dans sa totalité depuis le 19 janvier 1990. En revanche, le Perche d’Eure-et-Loir est jusqu’à présent exclu du dispositif.
Le travail de révision des zones défavorisées a été initié par le Ministère de l’Agriculture et s’appuie d’une part sur des règles européennes, notamment des critères biophysiques (pente, excès d’eau dans le sol, texture et pierrosité…) et d’autre part sur des critères nationaux définis en concertation avec la profession agricole et les Régions. L’application de la nouvelle carte des zones défavorisées sera effective au plus tard le 1er avril 2018.
A l’automne 2016, le Ministère de l’Agriculture a proposé une première mouture de la nouvelle carte des zones défavorisées. Celle-ci exclut la totalité du Perche. Le Parc, sollicité par la profession agricole, a aussitôt réagi et contesté cette nouvelle carte.
Dans un contexte économique déjà difficile, l’exclusion du Perche des zones défavorisées viendrait mettre à mal les élevages qui valorisent l’herbe.
La Charte du Parc reconnaît l’importance de l’agriculture sur son territoire au plan économique, social et environnemental. Le maintien de l’élevage valorisant l’herbe est une priorité.
Soucieux de l’évolution de l’agriculture dans le Perche, le Parc plaide en faveur du classement de l’ensemble de son territoire en zones défavorisées, tant pour le Perche ornais que le Perche d’Eure-et-Loir. Il voit là une opportunité de soutenir les éleveurs de son territoire, dans un contexte où la tentation d’abandonner l’élevage pour passer aux grandes cultures est forte.