Le Parc a érigé la préservation de la ressource en eau parmi ses priorités.

Relief, climat et réseau hydrographique font du Perche une région où l’eau est omniprésente. Prairies humides, rivières et ruisseaux, tourbières, étangs sont autant de milieux variés, à la flore et à la faune particulières, que le Parc s’emploie à préserver.

Bassin de l’Huisne

L'Huisne, véritable colonne vertébrale du Perche, organise les reliefs et le réseau hydrographique du territoire sur près de 500 kilomètres. Situé en tête de bassin, le territoire du Parc présente un réseau dense de petits cours d’eau, à la fois fragiles et essentiels pour le bon état de l’eau et des rivières, tant sur le territoire qu’en aval.

Le Parc du Perche a entamé à l’automne 2014, avec ses partenaires, un diagnostic du bassin versant amont de l’Huisne. Ce diagnostic concerne 124 communes de dix communautés de communes du territoire percheron. Il doit permettre de faire un état des lieux, puis de proposer un programme d’actions, priorisé et chiffré, pour préserver la qualité de l’eau et des milieux aquatiques sur l’ensemble du bassin amont de l’Huisne. Cette démarche s’inscrit en complément des programmes déjà engagés par des collectivités et des associations de pêche du territoire de plusieurs bassins (Huisne amont, Même et Corbionne).

La réalisation de ces actions (travaux, sensibilisation…) permettra de préserver la qualité de la ressource en eau, mais également les usages associés, comme la pêche de loisir ou les loisirs nautiques.

Programme étangs

Depuis 2011, le Parc s’est engagé dans une politique de restauration écologique des étangs et de relance de l’activité piscicole traditionnelle, qui constituent des patrimoines culturel et naturel très forts du territoire percheron. En effet, la perte progressive de leur intérêt financier ces dernières dizaines d’années a provoqué un abandon généralisé de la gestion courante de ces sites, parfois de très grande taille (plusieurs dizaines d’hectares), entrainant à terme leur disparition par comblement progressif. 

Les étangs historiques du Perche sont principalement situés dans les sites Natura 2000 pour lesquels des dispositifs contractuels (contrat Natura 2000) et des crédits européens spécifiques (FEADER) sont disponibles pour la restauration et l’entretien des milieux naturels d’intérêt communautaire.
Pour structurer les actions à mener, le Parc a initié en 2013 un « programme étangs » comprenant pour chaque plan d’eau la réalisation d’un diagnostic écologique assorti de propositions de gestion et le cas échéant le suivi des travaux.

Un premier ensemble de 21 étangs a bénéficié de ces diagnostics en 2013 et 2014 qui compilent connaissances environnementales, hydrologiques et socio-économiques. L’étude comportait notamment une enquête auprès des propriétaires, des inventaires de quatre groupes d’espèces indicatrices de la qualité de ces milieux humides : les amphibiens, les oiseaux, les odonates et la flore, ainsi qu’une analyse sommaire de la qualité de l’eau (température, pH, conductivité, oxygène dissous, nitrates).

Pour les propriétaires, ce travail a abouti à la remise d’une synthèse naturaliste et pour ceux souhaitant initier des travaux la proposition d’un scénario d’interventions comprenant des opérations de curage, reprofilage de berges, broyage de végétation ou encore de remise en état d’ouvrages hydrauliques.
En 2014, 55 hectares répartis sur 4 étangs avaient d’ores et déjà été restaurés. Les bénéficiaires de ces interventions s’engagent auprès du Parc et via une convention, à opérer une gestion durable de leur étang portant sur le contrôle des niveaux d’eau (vidanges et périodes d’assec obligatoires), le contrôle de la repousse de la végétation (broyage tous les 3 ans environ pour limiter la recolonisation des zones ouvertes par exemple) et des contraintes sur les apports éventuels de chaux et d’engrais (aucun apport sur les étangs oligotrophes) et les espèces utilisées pour l’empoissonnement.

Zones humides

Le relief accidenté et le climat océanique du Perche sont à l’origine des nombreux milieux humides qui maillent les paysages et contribuent à la richesse et à la diversité des milieux naturels. Le Parc a recruté des chargés de mission zones humides pour aider les communes à dresser l’inventaire de ces zones humides dont les tourbières sont des emblèmes à la faune et à la flore caractéristiques. 

Une méthodologie d’inventaire participatif des zones humides dans le cadre des Plans locaux d’Urbanisme intercommunaux a ainsi été mise en place. Chaque municipalité convoque un groupe de travail représentatif des habitants de la commune auquel est présenté un Atlas communal des zones humides pré-inventoriées par la DREAL Basse-Normandie et l’inventaire de ces zones humides est mis à jour grâce aux connaissances locales.

Mares

Les mares bénéficient aussi d’une attention toute particulière : le Parc peut apporter ses conseils pour leur restauration, voire aider les communes et propriétaires à trouver des financements pour cela. Ce sont ainsi plus de 70 mares qui ont été restaurées depuis 2003.

En 2014, à la demande du Groupement forestier Eugène Daubeck, un travail de cartographie et de pré-diagnostic des mares a été réalisé dans le massif forestier du Domaine du Bois Landry à Champrond-en-Gâtine. Cette cartographie a porté sur 24 points d’eau, dont trois douves. Une vingtaine de ces points d’eau ont fait l’objet d’un pré-diagnostic sous forme de fiches techniques, comprenant leur description physique (superficie, profondeur, profil des berges), leur valeur écologique (flore, amphibiens, libellules) et des propositions de gestion. Ce travail devrait être intégré au futur plan simple de gestion du Domaine et pourrait déboucher sur un nouveau contrat Natura 2000, faisant suite à celui engagé en 2013 pour l’Etang de la Graiserie.