La campagne percheronne se découvre par les chemins creux. Entre deux haies qui se rejoignent pour former une voûte, ces anciens passages pour les troupeaux offrent un cadre intimiste au randonneur.
Dès le néolithique, le bocage apparaît comme la protection idéale des parcelles. L’activité humaine, agricole, va tisser le maillage des haies autour de cultures et de prairies, souvent complantées de vergers. Des mares ponctuent cet ensemble parcouru de chemins creux.
Dans les années 1960, la mécanisation favorise les grands espaces agricoles et amorce le déclin des haies. Il faudra attendre les années 90 pour redécouvrir le rôle environnemental, paysager et économique de la haie. Le Parc naturel régional du Perche œuvre dès sa création pour la protection des haies, favorise leur plantation et développe des débouchés économiques pour le bois de chauffage qu’elles produisent.
La haie protège les cultures des coups de vent sur une distance de 15 à 20 fois sa hauteur. Elle joue un rôle majeur en freinant le ruissellement des pluies, facilitant l’infiltration de l’eau et évitant l’érosion du sol. Une haie bien menée peut aussi fournir une importante quantité de bois de chauffage et de bois d’œuvre. Sans compter les récoltes de fruits.
Son rôle pour la biodiversité est important puisque on peut y observer près de la moitié des espèces d’oiseaux du Perche. Plus généralement, la haie apporte abri et nourriture à tout un cortège d’animaux, des insectes aux petits mammifères, qui sont autant d’auxiliaires de cultures essentiels à l’équilibre naturel. Bref, cette composante essentielle du paysage percheron est un patrimoine à protéger à plus d’un titre !
Vous y verrez aussi les arbres têtards, appelés ici « trognes » : têtes hirsutes ou rasées après la coupe (à l’exception de la branche « tire-sève »), les trognes font partie intégrante du paysage. Depuis le Moyen Âge, chênes, saules ou charmes têtards fournissent bois de chauffage et fagots, mais aussi la matière première pour la petite menuiserie comme les manches d’outils ou les barrières d’herbage.