C'est l'une des dernières caves coopératives de vieillissement de spiritueux. Dimanche 22 septembre, une quarantaine de personnes se sont retrouvées autour d’Anick Bruneau, présidente du Parc, et de Jean-François Leroux, président de la cave coopérative, afin de célébrer l’installation, au manoir de Courboyer, de la cave de vieillissement du Calvados du Perche. Créée en 1953, la cave coopérative de vieillissement du Calvados du Perche était hébergée depuis plusieurs années sur la commune de Saint-Langis-lès-Mortagne. Les locaux qui accueillaient la coopérative étant devenus vétustes et non adaptés aux hausses de température, les membres de la coopérative agricole des producteurs de Calvados s’étaient rapprochés du Parc.
Estimant qu’un tel projet permettrait de lier un site patrimonial historique et touristique majeur du territoire avec un produit cidricole identitaire du Perche, le Bureau du Parc de janvier 2021 avait alors délibéré en faveur de l’accueil des producteurs de Calvados à Courboyer. Après le déménagement de 12 000 litres de Calvados ces dernières semaines, la cave coopérative de vieillissement du Calvados du Perche a donc définitivement posé ses fûts au sein du manoir de Courboyer en ce dimanche 22 septembre 2024. Bénéficiant du rayonnement tourtistique de la Maison du Parc et du manoir, la cave de vieillissement devrait s’ouvrir au public dans le cadre d’évènements ponctuels.
« L'image du manoir s'accorde parfaitement aux chais de Calvados, comme c'est le cas dans certaines régions viticoles, où les grandes appellations sont souvent en lien avec un monument historique. Les producteurs souhaitant également faire connaître leurs produits, en organisant des visites de découverte, le projet s'accorde avec la stratégie touristique de la Maison du Parc visant à faire découvrir le Perche via ses patrimoines identitaires ». Anick Bruneau, présidente du Parc naturel régional du Perche
Un peu d’histoire avec Jean-François Leroux, président de la cave coopérative
« Avant dans les campagnes, on avait des vergers, on faisait du cidre et on avait le droit de bouillir. On en faisait un peu plus et on livrait le supplément à la cave. On ne payait pas de taxes, c’était un privilège ! Mais les professionnels du secteur ont pointé une concurrence déloyale, alors, petit à petit, le secteur s’est professionnalisé. Tout le monde est rentré dans les clous ! Au fil des ans, les caves coopératives de Calvados ont disparu. En matière de spiritueux, tout est repris par des maisons de plus grandes importances, des grosses boîtes, des domaines familiaux, des groupes privés…. Mais on fait un peu de la résistance ici, on est comme un village Gaulois parce que le Calvados fait intimement partie de l’histoire de la cidriculture dans le Perche et l’on tient à préserver ce patrimoine. Si le cidre a survécu, c’est d’une part grâce à l’industrie locale qui a pu écouler la production, et d’autre part, il y avait la cave coopérative qui prenait le Calvados. Cela a permis réellement de préserver nos vergers et c’est encore un moyen pour les habitants de valoriser leurs pommes. C’est un atout aussi bien environnemental qu’économique et touristique ».
La cave coopérative en quelques lignes
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération
- Date de création : 1953
- Elle est gérée par les sociétaires. On en compte actuellement 57
- Les sociétaires restent propriétaires de leur calvados jusqu’à la vente. Ils mettent en commun leur calvados pour l’assemblage et délèguent à la coopérative le fait de le faire vieillir et la commercialisation
- La dernière entrée de Calvados a été réalisée en 2023. La coopérative compte sept apporteurs réguliers et de nouveaux prétendants frappent à la porte, notamment « la jeune génération »
- Est considéré comme Calvados « toute eau de vie de cidre qui a passé plus de deux ans dans du bois »
- Le Calvados le plus ancien dans la cave a 27 ans
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