Hommage à Jacques Dussutour, premier Président du Parc (1998-2008)

La présidente, les élus et agents du Parc ont eu la tristesse d’apprendre, il y a quelques jours, le décès de Jacques Dussutour. D'abord Président de l'Association d'Étude, Jacques Dussutour fut Président du Parc naturel régional du Perche du 10 juillet 1998 au 17 mai 2008. Il s’est éteint le 30 septembre à Verneuil-sur-Avre, à l'âge de 89 ans. C’est sous la plume de son directeur, Denis Guillemin, que les agents du Parc ont souhaité se joindre aux nombreux hommages rendus à celui qui a marqué de son empreinte l'histoire et le territoire du Perche. 
 
Président,
 
Cher Jacques, 

Parmi les nombreux proverbes et maximes, qui émaillaient votre conversation quotidienne, toujours choisie et soutenue, revenait souvent la phrase par laquelle « quand il y a une volonté, il y a un chemin ». 
Le vôtre - sur cette terre en tous cas - s’est interrompu la semaine dernière. 

Mais nous sommes nombreux, au Parc naturel régional du Perche, à continuer de s’inscrire dans vos pas et pour le moins dans votre héritage. 
Votre exigence, voire parfois votre pointillisme, nous sert encore de boussole, dans la mer agitée des néologismes et des barbarismes auxquels vous faisiez impitoyablement la chasse. 

Pas une de vos interventions en Bureau ou en Comité Syndical, pas un de vos discours n’étaient laissés au hasard. 
Tous s’accompagnaient de fiches et de notes, méticuleusement préparées de votre écriture, légère en apparence et travaillée sans qu’il en coute, toujours rédigée avec un feutre noir. 
Avec un sens consommé du savoir-vivre et des bonnes manières, vous utilisiez notamment votre plume pour rédiger les dizaines et dizaines de cartes de vœux personnalisées que vous mettiez inlassablement un point d’honneur, à l’aube de chaque nouvelle année, à adresser aux élus, aux partenaires institutionnels et à vos amis.
 
Je conserve encore plusieurs de vos fiches.

Sur l’une d’elle, vous décrivez le territoire du Perche « dont les différentes composantes se complètent et se renforcent mutuellement », autre construction grammaticale que vous affectionnez particulièrement. 
Vous qui n’aimiez rien tant que les belles lettres, et explorer les ressorts de la littérature, rappeliez à l’envie : 

Que les papillons ne se transforment pas en chenilles ;
Que l’action est là où les choses s’inventent ;
Que plus on donne, plus on s’enrichit ;
Qu’il faut bien faire et laisser dire ;
Et que l’accessoire suit le principal.
 
Épris que vous étiez d’actions, vous nous avez montré comment on donne envie, comment on crée de l’énergie, comment on va chercher l’envie de gens pour les faire participer aux projets.
 
Pour ceux qui ont la faiblesse de croire que vous êtes dans un monde meilleur, plaise à Dieu qu'un jour nous nous retrouvions, pour à nouveau vous entendre parler de Brantôme, du Périgord, de vos chiens, de Talleyrand, des bécasses, du Saumur Champigny, des champignons, de vos séjours à Autun, de Pierre Pelletier, et de toutes ces belles choses que vous aimiez à contempler, et vous entendre encore une fois prononcer cette phrase, que vous avez presque érigée en devise, tant elle exprimait votre soif d'embrasser de multiples passions, et que j’en suis sûr, vous continuez à méditer : « l'unité est dans la diversité ».