
Le saviez-vous ?
En cette saison, les chauves-souris de nos régions, qui sont insectivores, sont en hibernation et vivent de leurs réserves de graisses pour attendre le retour des insectes au printemps. Elles se rassemblent dans des lieux sombres, calmes, humides et frais pour hiberner sans être dérangées et en consommant le moins d'énergie possible. C'est le moment idéal, pour les spécialistes, de les compter ! Et pour s’assurer de ne pas les compter plusieurs fois (au cas où elles changeraient de gîte si la température ne leur conviendrait plus), le Groupe mammalogique normand, le GMN, organise chaque année un grand week-end de comptage des chauves-souris en hibernation dans le Perche Ornais. Celui-ci a eu lieu le 15 et 16 février.C’est dans ce cadre que le Parc du Perche finance le GMN pour assurer le comptage dans deux sites Natura 2000 qu'il anime : la carrière de la Mansonnière et le site Forêts, étangs et tourbières du Haut-Perche (gîtes dans en forêts de Réno-Valdieu et Perche-Trappe).
En quoi consiste le comptage ?
Le comptage consiste à parcourir toute la cavité ou le bâtiment pour compter une à une les chauves-souris, accrochées aux parois, au plafond ou glissées dans les fissures, et à déterminer l'espèce de chaque individu. Ce travail s'effectue par de petites équipes de salariés et de bénévoles du GMN, renforcés de propriétaires et gestionnaires des sites. Certaines carrières souterraines nécessitent une demi-journée à une journée pour être inspectées. Le comptage se fait dans le calme, en évitant de faire du bruit et de réchauffer trop l'air par la respiration et les lampes, pour ne pas réveiller les chauves-souris. Chaque réveil stresse les chauves-souris et induit une consommation d'une importante quantité de graisse en réserve dans leur corps. Si une chauve-souris épuise ses réserves avant le retour des insectes qu'elle consomme, elle mourra de faim.Chaque espèce de chauve-souris entre et sort d'hibernation à une période donnée selon son régime alimentaire, ses gîtes habituels et sa physiologie. Cette différence se retrouve dans les gîtes d’hibernation choisis, ou la partie de ceux-ci qu'elles occupent : température plus ou moins fraîche et plus ou moins stable, présence de fissures.
Globalement, ces dernières années, les populations des espèces comptées en cavités se portent plutôt bien. Il s'agit d'espèces plutôt liées à la forêt. Le Perche a une forte responsabilité régionale pour certaines espèces comme le murin à oreilles échancrées, le grand murin ou le grand rhinolophe. Les espèces plus liées aux milieux ouverts sont elles menacées, comme les pipistrelles communes que l'on voit le soir chasser autour des maisons.
Rappelons que les chauves-souris ont un grand rôle dans la régulation des insectes, comme les moustiques, les mouches ou certains ravageurs des cultures, jardins et vergers.