MAEC ou comment préserver les prairies au côté du Parc

Préservation de la qualité de l'eau, de la biodiversité, des sols, lutte contre le changement climatique... les mesures agroenvironnementales et climatiques sont un véritable outil clef de la mise en œuvre des projets agro-écologiques des territoires. Sur le Perche, le Parc est l’opérateur spécifique de ce que l’on nomme communément les MAEC. La campagne d’engagements 2023-2027 vient de se terminer. Elle affiche un bilan très satisfaisant avec une centaine d’exploitations engagées vers des évolutions de pratiques plus environnementales et notament le maintien des prairies.

MAEC : qu'est-ce que c'est ?


Les mesures agroenvironnementales et climatiques sont issues de la politique agricole commune. Elles permettent d’inciter les exploitations agricoles à se diriger vers le développement de pratiques combinant performance économique et performance environnementale. Les agriculteurs qui le souhaitent s’engagent pour une durée de 5 ans et, sous réserve du respect des cahiers des charges, ces mesures font l’objet d’aides financières. (via un cofinancement Etat/Europe)
Le Parc naturel régional du Perche est l’opérateur spécifique des MAEC sur le Perche. Il est missionné pour accompagner les agriculteurs en les informant sur les différentes mesures ouvertes et en leur apportant une aide administrative dans le processus d’engagement. Les agents du Parc sont aussi mobilisés sur le terrain afin d’établir les plans de gestion qui permettront aux exploitations engagées de mettre en place les actions nécessaires au respect du cahier des charges.

La production d’herbe incitée localement

Véritable outil clef de la mise en œuvre du projet agro-écologique des territoires, ces MAEC sont mobilisées pour répondre aux enjeux environnementaux tels que la préservation de la qualité de l'eau, de la biodiversité, des sols ou de la lutte contre le changement climatique. A ce titre, le Parc est en première ligne pour identifier les enjeux spécifique au Perche. Pour cette nouvelle campagne 2023-2027, la « mesure système herbivore » a ainsi été ouverte localement. Elle valorise la production d’herbe et incite les exploitations à se diriger vers l’autonomie fourragère. L’indication système signifiant qu’elle concerne l’ensemble du fonctionnement de l’exploitation.
D’autres mesures ont été également ouvertes, des mesures localisées (par opposition aux mesures systèmes), pour lesquelles le cahier des charges ne s’applique qu’à une parcelle et répond à des enjeux divers liés à la préservation de la biodiversité des prairies (faunistique et floristique) : entretien adapté aux prairies humides, retard de fauche avec absence de fertilisation minérale des parcelles, entretien durable des haies…

Soutien au monde agricole

A travers toutes ces mesures, le Parc affirme son soutien au monde agricole tout en travaillant à un projet de territoire assurément tournée vers l’avenir ; un projet qui accompagne l’élevage favorisant le maintien des surfaces en herbe, préservant par là-même nos paysages, notre bocage, sa biodiversité, la qualité de l’eau…
 

Bilan de la campagne 2023

  • 100 agriculteurs se sont engagés sur les nouvelles mesures avec le Parc en 2023, pour des demandes qui s’élèvent au total à près de 3,92 millions d’euros pour 5 ans (avant instruction des dossiers). Au-delà de cet appui financier non négligeable pour les exploitations, ce dispositif permet également de créer du lien avec les agriculteurs pour les informer des actions du Parc : programme de plantations de haies, de restauration de mares, organisation de formations sur l’entretien des haies, l’agroforesterie, l’adaptation au changement climatique...
  • 48 éleveurs, sur près de 4 600 ha, se sont engagés sur la mesure système, permettant de soutenir l’élevage valorisant les surfaces en herbe de territoire et permettant ainsi de préserver les prairies, et par conséquent le paysage bocager percheron.
  • 112 mesures localisées ont été souscrites, sur près de 2 000 ha, pour une grande partie sur la mesure « protection des espèces » : pas de fertilisation minérale et un retard de fauche, permettant de préserver une gestion extensive des prairies et la biodiversité qui y est liée.